Yanis Issoufou : « Montrer une belle image du MHSC » | MHSC Foot espoir orange , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Yanis Issoufou : « Montrer une belle image du MHSC »

Quelques jours après avoir effectué ses débuts en professionnel sur la pelouse du FC Nantes le 21 octobre dernier, le jeune attaquant montpelliérain s’apprête à disputer la Coupe du Monde U18 avec l’équipe de France qui débute cette semaine en Indonésie. Avant de partir, il nous a accordé une interview, avec beaucoup de fierté et d’humilité

Il y a quelques mois, nous t’avions interviewé à la veille de disputer l’Euro U17 avec les Bleuets. Beaucoup de choses se sont passées depuis…
Oui. D’abord, concernant cet Euro U17, nous nous sommes inclinés en finale aux tirs au but face à l’Allemagne. Ensuite, j’ai découvert le monde professionnel, d’abord durant la préparation d’avant-saison, puis, désormais puisque je m’entraîne régulièrement avec l’effectif pro avec lequel j’ai pu effectuer mes premiers pas en match officiel il y a quelques jours contre Nantes.

Comment as-tu vécu tout cela justement ?
J’étais très content. Ça a été une super récompense par rapport à la belle saison que j’avais effectuée l’année passée. C’était quelque chose de nouveau car c’est la première fois que je m’entraînais quotidiennement avec une équipe de Ligue 1. Au début, lors de la préparation, j’étais un peu impressionné mais plus les jours passaient, mieux ça allait. Au départ, le rythme et l’intensité sont vraiment surprenants. Ce n’est pas du tout la même intensité qu’avec les U19. Il faut être aussi très costaud dans les impacts.

Le coeur battait à 2000 !

Comment se déroule ta saison jusqu’ici ?
J’ai disputé les premiers matchs de la saison avec l’équipe de National 3 (quatre rencontres je crois). Ensuite, j’ai fait un match avec les U19. J’ai aussi été 4 fois sur la feuille de match de l’équipe pro et je suis entré en jeu une fois, au stade de la Beaujoire à Nantes. Outre le monde pro, j’ai d’ailleurs aussi découvert la N3 où on évolue également contre des seniors… et c’est vrai qu’en termes d’intensité, ça n’a rien à voir non plus avec les championnats de jeunes. C’est complètement différent. Il a fallu s’adapter mais les choses arrivent petit à petit. Je suis plutôt content.

Ce n’est pas trop difficile d’évoluer sur trois tableaux différents ?
Un match reste un match. Il faut le gagner et donner le meilleur de soi-même, quelle que soit la catégorie dans laquelle on évolue. Pour moi, il n’y a pas de différence. En dehors du foot, il y a aussi les études puisque je passe le baccalauréat cette année. Je rate souvent les cours puisque l’équipe pro s’entraîne le matin, mais je rattrape l’après-midi (sourire).

c’est une grande fierté mais je ne perds pas de vue que je n’ai encore rien prouvé. Il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour s’installer durablement en Ligue 1

Qu’as-tu ressenti au moment où tu as compris que tu allais entrer en jeu pour la première fois de ta carrière professionnelle, lors du déplacement à Nantes ?
Quand je suis parti m’échauffer, le staff ne m’avait pas dit que j’allais rentrer. J’étais juste à l’échauffement pour être actif et, quelques minutes après que nous ayons encaissé le deuxième but, l’entraîneur adjoint, David Bechkoura a prononcé mon nom. Là, je me suis dit que c’était mon moment. J’étais très excité quand je suis rentré ; je courais partout. J’étais trop content ! Le cœur battait à 2000. J’ai ressenti plusieurs sentiments à la fois : de la fierté, du bonheur, de la pression, mais ce n’est qu’un match. Il faut continuer, enchaîner les rencontres.
Après le match, vu que nous avons perdu, c’était difficile d’être content ou d’exprimer beaucoup de joie car j’étais et nous étions tous déçus du résultat. Il y avait certes de la satisfaction d’avoir effectué ma première en Ligue 1 mais c’était difficile d’être pleinement content. D’ailleurs, nous n’en avons pas vraiment parlé dans le vestiaire de la Beaujoire. Par contre, à la reprise de l’entraînement, le mardi suivant, le staff et les joueurs m’ont félicité pour ce baptême en Ligue 1.

Tu as aussi détrôné ton compère du Centre de Formation Axel Guéguin qui détenait le record du plus jeune joueur de l’histoire du club à avoir évolué en Ligue 1. Ça été l’occasion de le chambrer ?
Non, je ne l’ai pas chambré ! (Sourire). En revanche, il m’a félicité. Il était très content pour moi et c’était très sympa de sa part. Concernant ce record lui-même, je suis très content de l’avoir aujourd’hui ; c’est une grande fierté mais je ne perds pas de vue que je n’ai encore rien prouvé. Il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour s’installer durablement en Ligue 1.

J’ai vraiment hâte d’y être et que nous fassions un beau parcours tous ensemble ; qui je l’espère nous mènera jusqu’à la victoire

Pour en revenir à cette Coupe du Monde U18, comment l’abordes-tu ?
C’est une petite revanche parce que cette défaite en finale de l’Euro 19 la saison dernière a été difficile à digérer. Désormais, notre seul objectif est de remporter cette Coupe du Monde. Je suis impatient et extrêmement motivé à l’idée de démarrer cette compétition. C’est une échéance que l’on n’a pas la chance de vivre tous les ans. De plus, dans les catégories jeunes, on ne peut la disputer qu’une seule fois, à moins d’être surclassé. J’ai vraiment hâte d’y être et que nous fassions un beau parcours tous ensemble ; qui je l’espère nous mènera jusqu’à la victoire.

Qu’as-tu appris de votre parcours à l’Euro qui t’aide à mieux aborder cette Coupe du Monde qui se profile ?
En premier lieu, les efforts sont multipliés puisqu’on joue tous les trois jours. Par conséquent, il faut rester fort mentalement mais aussi physiquement, afin de récupérer le plus rapidement possible. C’est quelque chose que je n’avais pas l’habitude de faire et auquel j’ai été confronté durant cette aventure à l’Euro la saison dernière. J’ai aussi compris qu’il n’y avait aucun match facile dans une compétition internationale. Tous les matchs sont compliqués et il faut être à chaque fois prêt à sortir une grosse performance. Le fait d’avoir déjà vécu cette expérience nous aide dans la gestion de la répétition des matchs et le fait de vivre un mois complet ensemble puisqu’on l’a déjà fait, mais la Coupe du Monde reste quand même quelque chose de supérieur. Là, il n’y aura que des équipes qui ont été demi-finalistes dans les compétitions continentales ou meilleures troisièmes. Nous avons le mental et les qualités pour bien figurer dans cette compétition, j’en suis certain mais il faudra se donner au maximum pour être les meilleurs possibles. Collectivement l’objectif, c’est vraiment de ramener cette coupe à la maison. Sur le plan personnel, je vais donner le meilleur de moi-même. J’espère être décisif, marquer des buts, faire des passes décisives et apporter un maximum à l’équipe.

On doit montrer que Montpellier forme de bons joueurs mais aussi des personnes respectueuses. C’est une grande responsabilité pour nous de montrer que nous évoluons dans un très bon club

Comment décrirais-tu cette équipe de France U18 ?
L’équipe n’a pratiquement pas évolué depuis le championnat d’Europe et on se connaît même depuis pas mal de temps avant cette échéance-là. On se connaît tous, on s’entend tous très bien et nous sommes comme une famille. On ne peut que bien vivre dans cette équipe et par conséquent bien y jouer. Notre effectif me semble très complet et très complémentaire. Nous sommes à la fois capables d’avoir la possession, de se créer des occasions mais aussi d’évoluer en attaque rapide lorsque le jeu le demande

Quelle est ta position dans cette équipe ?
On joue le plus souvent 4-3-3 et je peux évoluer dans le couloir droit comme dans le couloir gauche. Cela dit, j’évolue le plus souvent côté droit, en faux pied puisque je suis gaucher.

Un mot sur vos adversaires en phase de poule, le Burkina Faso, la République de Corée et les États-Unis…
Ça reste le niveau international, donc toutes les équipes ont une qualité très élevée. La Corée a été finaliste de la confédération asiatique face au Japon. Je connais un peu le Burkina Faso pour avoir déjà affronté cette équipe lorsque j’avais disputé un match avec la sélection du Niger (dont ses parents sont originaires NDLR) et je sais que cette équipe contient de bons joueurs. Pour ce qui est de l’équipe des États-Unis, ça va être une totale découverte.

Tu peux aussi potentiellement affronter ton coéquipier au MHSC, Lino Aklil, qui disputera cette compétition avec le Canada. Comment le décrirais-tu et quel message souhaiterais-tu lui envoyer avant le début de cette compétition ?
En dehors du football, Lino est une très bonne personne. C’est quelqu’un de drôle, qui est toujours de bonne humeur. Sur le terrain, il a la Grinta, il est toujours prêt au combat et possède un bon pied gauche. Mais ça n’empêche pas que si on le croise, j’espère qu’on va le battre (rires). Plus sérieusement, avoir la possibilité de jouer contre un ami comme lui pendant une Coupe du Monde, ce serait vraiment quelque chose d’extraordinaire. Il est évident que, dans ce cas-là, on échangerait nos maillots à la fin du match.

Pour conclure, quel effet cela fait-il de représenter le MHSC dans une Coupe du Monde ?
C’est une très grande fierté ! On va tout donner pour donner la meilleure image possible du MHSC durant cette compétition. On doit montrer que Montpellier forme de bons joueurs mais aussi des personnes respectueuses. C’est une grande responsabilité pour nous de montrer que nous évoluons dans un très bon club.

Crédit photo : MHSC,  FFF et Panoramic