Viviane Asseyi, à toute vitesse | MHSC Foot espoir orange , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Viviane Asseyi, à toute vitesse

Sélectionnée parmi les « réservistes » pour la prochaine Coupe du Monde au Canada et buteuse la semaine dernière face à Juvisy, l’attaquante du MHSC traverse actuellement une bonne période. Portrait d’une joueuse joviale qui semble avoir franchi un pallier

PORTRAIT - FéMININES

Dans l’histoire de la saison 2014-2015 de la section féminine du MHSC, les larmes de Viviane Asseyi après son expulsion en demi-finale de la Coupe de France restera à n’en pas douter comme un des images les plus fortes. « C’était le premier carton rouge de ma carrière, mais c’est surtout le sentiment que culpabilité qui m’animait, raconte Viviane Asseyi. Laisser ses coéquipières à dix sur une demi-finale alors qu’il reste beaucoup de temps… Heureusement qu’on gagne à la fin. J’ai vécu un gros ascenseur émotionnel en passant des larmes de tristesse à la mi-temps aux larmes de joie à la fin. »
Si cette image a surpris, c’est parce qu’elle est aux antipodes de son attitude habituelle. A 21 ans, Viviane Asseyi est en effet, à n’en pas douter, l’une des personnes les plus joviales du vestiaire montpelliérain. Sourire vissé sur les lèvres, toujours prête à rire, la jeune attaquante montpelliéraine n’est pas la plus compliquée à vivre, loin de là.  Compliquée, elle l’est plutôt pour les défenseurs qui essaient de la contrer. Joueuse vive et rapide, ses dribbles déroutants animent les terrains du Centre d’entraînement Bernard Gasset et de la D1 Féminine depuis déjà 5 ans.
Née à Mont Saint Aignan, près de Rouen, « Vivi » comme on la surnomme a commencé le foot à 5 ans dans la foulée d’un événement bien particulier. « La Coupe du Monde 1998 m’a donné envie de faire du foot, reconnait-elle. Au début je jouais avec les copains en bas de chez moi. Je n’ai jamais arrêté le foot depuis. » Jusqu’à l’âge de 14 ans, la n°20 montpelliéraine évolue avec les garçons de l’US Quevilly, puis, atteinte par la limite d’âge pour jouer en mixité, elle rejoint ensuite le club féminin de Rouen. « Au départ, j’étais déçue de devoir partir jouer avec les filles. Je ne connaissais pas le milieu du foot féminin donc j’avais un peu d’appréhension mais je m’y suis faite, se souvient-elle. Finalement, c’est différent mais c’est bien aussi. » A l’époque, elle évoluait au CNFE Clairefontaine durant la semaine et à Rouen (D2), le week-end. C’est là que le MHSC l’a repérée, à seulement 16 ans. « J’ai signé au club en janvier 2010, raconte-t-elle. A l’époque, Montpellier jouait la Ligue des Champions et, au-delà de ça, le MHSC est un grand club. Refuser aurait été fou de ma part. »


Son 1er grand souvenir sous le maillot montpelliérain a d’ailleurs eu lieu dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. « C’était contre les Suédoises d’Umea. J’avais 16 ans et au match retour je me suis retrouvée titulaire. Rentrer avec cette musique au Stade de La Mosson restera un souvenir inoubliable. »
S’en suivent un peu plus de 5 ans sous le maillot montpelliérain. Avec des buts, des passes décisives et quelques moments difficiles aussi « C’est vrai que j’ai eu des hauts et des bas », reconnait-elle. Au rayon des moments difficiles, il y a eu cette petite période en début de saison durant laquelle elle est sortie du groupe. « Ca m’a fait mal mais c’est un mal pour un bien. Il fallait vraiment que je me remette en question. Ça m’a boosté, ça m’a forgé un mental aussi. Cette période m’a aidée quelque part et je fais tout pour que ça ne se reproduise pas. » Au rayon de ce qu’elle doit améliorer, « Vivi » range notamment la répétition des efforts « Les efforts défensifs sont très importants pour l’équilibre de l’équipe et je pense en avoir pris conscience, notamment grâce au coach », mais aussi son besoin de gagner en régularité. « Je peux faire des bons matchs comme des mauvais. Je dois gagner en constance. », assure-t-elle.
Passée cette prise de conscience, Viviane Asseyi semble avoir franchi un cap avec 23 matchs disputés toutes compétitions confondues et 4 buts au compteur. Capable de jouer indifféremment sur un côté ou dans l’axe de l’attaque héraultaise, Viviane apporte ses qualités de vitesse et de percussion… ainsi que ce petit brin de folie offensive qui permet aux attaquants de réaliser des différences « J’aime oser, sourit-elle, mais il faut que ce soit efficace sinon ça ne sert pas à grand-chose. »


Sur le plan collectif, elle porte un regard lucide sur la saison du MHSC. «Si on avait fait l’équivalent de notre 2e partie de saison en première, on n’en serait pas là, explique-t-elle. On s’est toutes remises en question et ça a payé. C’est vraiment dommage que nous ayons raté notre première partie de saison ».
Et puis il y a eu aussi ce superbe parcours en Coupe de France et ce court revers en finale face à Lyon. « C’était une magnifique aventure humaine, même si  le succès n’était pas au bout, affirme-t-elle. Ça reste un bon souvenir d’autant que nous sommes à un tir au but près de nous faire éliminer au premier tour et ensuite on réalise ce beau parcours. Après, c’est sûr qu’il y a des regrets sur la finale car on mène 1-0 à la mi-temps avant de perdre 2-1. Ça fait mal mais c’est le football. Si on s’arrête là, on ne progressera jamais. Il faut repartir de l’avant et continuer à travailler d’autant qu’il y a encore des matchs importants à jouer. » Le premier d’entre eux s’est bien déroulé avec un beau succès 3-1 face à Juvisy la semaine passée en match en retard de la 11e journée. A l’issue d’un match plein collectivement, les montpelliéraines ont livré une très belle prestation grâce notamment à un but de Viviane Asseyi.

Hasard du calendrier, le MHSC retrouve Juvisy ce dimanche (15h), en terre essonnienne cette fois, dans le cadre de la 21e et avant-dernière journée de D1. « Ca fait bizarre de jouer deux fois le même adversaire en une semaine, reconnait Viviane qui fait partie des 7 « réservistes » sélectionnées par Philippe Bergeroo pour participer à la préparation à la prochaine Coupe du Monde. C’est un peu un rythme de Ligue des champions mais on joue au foot pour disputer ce genre de match. A nous d’essayer de faire du mieux possible pour continuer notre belle série sur l’année civile 2015. » Avec, pourquoi pas, un nouveau but de « Vivi »…