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Jonas Martin, le temps de l’éclosion

Longtemps considéré comme un grand espoir du club, le milieu de terrain montpelliérain est devenu cette année un des éléments très importants du MHSC. Rencontre...

PORTRAIT - L1

Il y a des saisons qui comptent plus que d’autres, qui marquent une étape dans l’évolution de la carrière d’un joueur. Pour Jonas Martin, la saison 2014-2015 est à ranger dans cette catégorie. Souvent utilisé en qualité de joker ou épisodiquement pour pallier des blessures ou des suspensions ces dernières saisons, le natif de Besançon s’est taillé cette année une place de choix au sein de l’entrejeu héraultais. Formé au MHSC où il est arrivé à l’âge de 14 ans, Jonas a pourtant dû attendre un sacré bout de temps pour s’installer en équipe première. Membre de la génération 1990 au même titre que Belhanda, Stambouli, El Kaoutari et Cabella, il a vu ses copains de promo éclore un à un au
haut niveau et a dû attendre sagement qu’on lui donne sa chance, sans broncher. « J’étais d’abord très content pour eux car on a vécu des moments magnifiques ensemble, souligne d’entrée le n°8 montpelliérain. Après, il est certain qu’au départ, ça a été frustrant pour moi de ne pas avoir eu l’opportunité de prouver ma valeur et de faire comme eux.
Ça a entraîné une certaine remise en question, j’ai cogité, c’était difficile, mais je me suis accroché et je me suis dit le jour où j’aurai ma chance ce sera à moi de la saisir. »

« J’ai pris un peu plus de confiance en moi ce qui me permet de jouer plus libéré »

Après 5 matchs pour sa première saison pro en 2010-2011 (un but inscrit contre Saint-Etienne), Jonas a donc choisi de rejoindre Amiens (alors en L2) pour s’aguerrir. « Ça m’a fait énormément de bien, reconnaît-il. Dans un premier temps ça permet de sortir du cocon de Montpellier, et c’est là que tu t’aperçois qu’on est quand même très bien ici… L’ambiance, tout est différent. Tu rencontres de nouvelles personnes… ça m’a aussi permis de faire une saison pleine en pro en étant vraiment dans la peau d’un titulaire. » S’il poursuit sa progression les deux saisons suivantes (16 matchs en 2012-2013, 20 la saison passée), ce n’est réellement que cette saison que Jonas Martin a pris son envol. Aligné à 28 reprises depuis l’ouverture du championnat, le milieu montpelliérain a pris une nouvelle dimension. Influant dans le jeu, aussi important dans la récupération que dans l’utilisation du ballon, Jonas Martin est devenu une des pièces essentielles du dispositif de Rolland Courbis. « Je suis satisfait de ma première saison en tant que titulaire. Je trouve que j’ai fait de bonnes prestations jusqu’à ma blessure qui a mis un coup de frein (fin janvier contre Lorient et qui l’a tenu éloigné des terrains pendant deux mois NDLR), explique cet admirateur de Luka Modric et Tony Kroos notamment. Le coach m’a dit ce qu’il attendait de moi, ce qu’il fallait que j’améliore, j’ai bossé et j’ai eu l’opportunité de m’exprimer. J’ai vu que je pouvais enchaîner les matchs en L1. Maintenant, je sais que je dois continuer à travailler pour progresser, notamment au niveau des duels, pour essayer de récupérer plus de ballons dans les pieds des adversaires. Je dois aussi être plus efficace dans la dernière passe ou même pour marquer des buts. » Décisif, il l’a déjà été à plusieurs reprises cette saison en L1 en délivrant 4 passes décisives et en inscrivant un but début décembre
sur la pelouse de Rennes. « Ce but m’a vraiment fait du bien, reconnaît-il. Quand tu enchaînes les matchs sans marquer, même si tu joues à un poste un peu moins offensif, tu cogites forcément. J’espère que je vais en mettre d’autres. »

« Je dois énormément au MHSC. J’ai tout appris ici, en tant que footballeur et surtout en tant qu’homme. »

Un franchissement de pallier que Jonas doit aussi à son positionnement. Longtemps considéré comme un joueur polyvalent capable de jouer meneur de jeu, neuf et demi, dans un couloir voir même au poste de 2e attaquant, il a été stabilisé par le coach montpelliérain Rolland Courbis à un poste de milieu relayeur qui semble lui convenir à merveille. Mais au-delà de l’aspect sportif où il avoue avoir progressé, notamment en ce qui concerne sa faculté « à mieux répéter les efforts », c’est aussi et surtout sur l’aspect humain et psychologique que Jonas a franchi un cap. « Avant, je ne faisais peut-être pas les bonnes choses même en dehors du foot, avoue-t-il avec beaucoup de franchise. J’étais en quête de reconnaissance et j’ai essayé de me faire remarquer différemment que sur le terrain parce que je n’avais pas l’occasion de m’exprimer dessus. Du coup, je donnais peut-être une image de moi qui n’est pas la bonne. Avec le recul, ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire. Maintenant je m’exprime sur le terrain, j’essaie de me faire remarquer là, et ça va mieux. » On touche là à un aspect plus méconnu du personnage qui avoue « marcher à l’affectif » ; « J’ai besoin de me sentir aimé et quand je sens la confiance de quelqu’un, j’essaie de tout faire pour ne pas le trahir et pour la lui rendre en retour, poursuit-il. J’ai pris un peu plus de confiance en moi ce qui me permet de jouer plus libéré. » L’occasion aussi d’évoquer son attachement à son club formateur : « Je dois énormément de choses au MHSC. Sans le club, je ne serai peut-être pas à ce niveau là, mais ça va au-delà du joueur. Je suis arrivé très jeune et j’ai tout appris ici, en tant que footballeur et surtout en tant qu’homme.  J’ai grandi avec ce maillot donc je suis un enfant de La Paillade. » Trois ans après le titre de Champion de France conquis en 2012, Jonas fait partie des joueurs qui sont appelés à porter l’avenir du MHSC. « C’est une fierté de faire partie de ce projet », reconnait-il. Sur la route de cette nouvelle ère, la saison 2014-2015 qui est sur le point de s’achever marque une réelle évolution. Sous l’impulsion de Rolland Courbis et de son staff, plusieurs joueurs de l’effectif ont, à l’image de Jonas, franchier un palier cette saison. « Je trouve que c’est une super saison, d’autant que l’année passée, on a perdu plusieurs joueurs importants, souligne le milieu de terrain montpelliérain. On ne nous attendait pas à ce niveau-là et on a montré que collectivement on pouvait s’en sortir. Si on nous avait dit qu’on serait 7e à deux journées de la fin on aurait signé de suite. Le groupe vit bien et on le transmet sur le terrain. » Une semaine après la précieuse victoire à Lens dans le temps additionnel, qui a montré encore une fois tout le caractère de cette équipe, le MHSC accueille le PSG ce soir à La Mosson pour l’avant dernier match de championnat, le dernier à domicile. « Les Parisiens nous ont battus 3-0 lors de notre dernière confrontation. Même si c’était en Coupe de France, on a une revanche à prendre, explique Jonas. J’espère que le stade sera plein. On va essayer de faire plaisir à nos supporters et de montrer que cette saison reflétait le véritable visage de l’équipe du MHSC et les valeurs et les qualités de ce groupe. On va essayer de les montrer contre Paris qui est certainement la meilleure équipe du championnat. » Un challenge difficile mais pas impossible tant les Montpelliérains ont progressé cette saison... A l’image de Jonas.