Dans le cadre de ses mois dédiés aux grandes causes nationales, Espoir Orange et Rêve Bleu a choisi au mois de mars de mettre en avant la lutte contre le cancer. Le Professeur Henri Pujol, Président du Comité de l’Hérault de la Ligue contre le Cancer, répond à nos questions autour de cette opération. Pour l’anecdote, les deux couleurs de bases du logo de la Lutte contre le Cancer sont d’ailleurs les mêmes que celles du logo du MHSC.
Le Fonds de dotation du MHSC Espoir Orange et Rêve Bleu a dédié le mois de mars à la lutte contre le cancer qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je crois que c’est la preuve et le témoignage de la générosité du MHSC. La lutte contre le cancer, on croit souvent que c’est uniquement un problème de recherche mais c’est aussi un problème social. La lutte contre le cancer passe aussi par la prévention, le dépistage, des modes de vie pour une meilleure santé… Autrement dit, la lutte contre le cancer dépasse le périmètre des laboratoires et des hôpitaux, c’est un problème global.
Quel est le rôle de la Ligue contre le Cancer ?
La Ligue contre le Cancer est sur tous les fronts. Comme chaque sport, la lutte contre le cancer a des fondamentaux et quand on respecte ces fondamentaux, on a un peu plus de chances de gagner :
- En amont de la maladie, prévenir et dépister
- Dans la maladie, s’occuper des malades en faisant les meilleurs traitements possibles
- Chercher, pas uniquement les médicaments mais aussi chercher les causes. Actuellement, on ne connait que 50% des causes de cancers. Quand on additionne tabac, alcool, environnement, exposition au soleil, alimentation défectueuse ou inappropriée, cela ne correspond qu’à la moitié des causes de cancers. Quand un gamin de 10 ans fait une leucémie par exemple, il y a des causes que l’on ne connait pas.
La Ligue contre le Cancer est la seule association présente sur ces trois fronts.
Quels sont les besoins de la Ligue contre le Cancer ?
Nous avons d’abord besoin de recueillir des ressources financières pour soutenir la recherche. En plus de la recherche, on soutient aussi les malades en difficultés car il y a beaucoup de précarité sociale. On peut aussi donner quelques secours d’urgence. Par exemple, quelqu’un qui sort de l’hôpital n’a pas forcément le temps de faire appel à toutes les aides possibles, de remplir tous les papiers, de faire toutes les démarches auprès des mairies, de l’Assurance Maladie ou autres. Nous, nous leur offrons 12h d’aide ménagère. Ça, c’est du concret. Nous avons aussi une assistante sociale à temps partiel qui s’occupe de faire avancer les dossiers administratifs. Ça c’est très important.
Concernant la recherche, nous soutenons aussi les jeunes chercheurs qui ont fini leur doctorat mais n’ont pas encore accès à un poste. On les soutient pendant les 3 ans de leur doctorat. Rien que dans le Département de l’Hérault on en soutient 9. Ils ne sont pas nos salariés, ils sont salariés de l’Université, mais on les soutient à plus d’un titre.
Pour conclure, nous avons évidemment besoin de bénévoles. Dans l’Hérault, nous en avons 400 qui organisent des événements pour récolter des fonds ou aider les malades dans leurs démarches. L’ensemble de ces bénévoles, puisqu’on nous demande de les valoriser dans le cadre des contrôles, correspond à plus de 20 équivalent temps plein sur l’Hérault. Certains donnent 2 heures par semaine, d’autres 2h par jour… Leur rôle est primordial et il faut leur rendre hommage. Chaque nouveau est le bienvenu. Nous sommes en recherche constante de bénévoles.
Vous allez donner le coup-d’envoi fictif de la rencontre MHSC-Valenciennes…
Etant passionné de football, c’est toujours un moment très sympa. Au-delà de ça, c’est un événement très important pour nous car cela nous offre une exposition médiatique de premier ordre. C’est important de rappeler aux gens à travers ce coup d’envoi que chacun pourrait faire, par un comportement responsable, autant que le développement de la recherche. Je m’explique : Actuellement, on guérit 53% des cancers. Sur ce qui reste à gagner, on pourrait en gagner autant en arrêtant, en supprimant ou en modérant le tabagisme, l’alcoolisme, les erreurs alimentaires ou en faisant simplement du sport. Autrement dit, beaucoup de citoyens pensent que le cancer est une fatalité et qu’il faut attendre les résultats de la recherche alors que l’on pourrait faire une partie du chemin par des comportements plus responsables.
Vous allez donner ce coup d’envoi avec Barbara Pastre de l’association La Montpellier Reine a du cœur...
C’est une bonne chose. Puisqu’on parle de sport, Barbara Pastre est une fille qui mouille le maillot pour la lutte contre le cancer. Elle a cet engagement médiatique, fortement bénévole, de terrain aussi. L’action de la Montpellier Reine relie aussi la lutte contre le cancer à l’activité physique ce qui est quelque chose de fondamental. L’activité physique régulière réduit de 10% le risque de cancer du sein et du colon. Le cancer est une sorte d‘encrassement du métabolisme et dans la plupart des pays industrialisés, on consomme trop de calories par rapport à ce qu’on dépense, donc l’activité physique réduit les risques.
Vous allez y participer et être le doyen…
Oui, je marcherai en tous cas (sourire). Une dame m’a d’ailleurs écrit pour marcher avec moi. J’ai calculé qu’à tous les deux nous aurions 160 ans (rires). Pour ma part, je viens de fêter mes 84 ans.
Un dernier message à destination des supporters qui sont en train de vous lire :
Le message que j’aimerais faire passer est simple : Faîtes tout ce que vous pouvez, vous et les vôtres pour éviter le cancer. On ne connait pas tout, mais vous pouvez agir vous-même pour votre santé. Je terminerai d’ailleurs par 4 préconisations qui réduisent le risque de cancer de 30% et qui réduisent aussi le risque d’accidents coronariens et vasculaires cérébraux :
- Ne fumez pas
- Modérez votre consommation d’alcool
- Consommez régulièrement des fruits et des légumes
- Surveillez votre poids et effectuez une activité physique régulière
Ligue contre le cancer
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