Souvenirs de jeunes bleu(e)s (2/3) : Les demoiselles étoilées | MHSC Foot espoir orange , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Souvenirs de jeunes bleu(e)s (2/3) : Les demoiselles étoilées

Cette semaine, nous vous proposons un voyage en immersion au cœur des sélections nationales de jeunes avec les témoignages des Montpelliérains et Montpelliéraines qui ont vécu des moments forts dans ces catégories. 2ème partie : les parcours étoilés des filles

Chez les filles aussi, les étoiles européennes et même mondiales ont souvent été alignées en sélection pour nos Montpelliéraines. La dernière en date à avoir soulevé un trophée continental se nomme Maëlle Lakrar. C’était l’été dernier en Ecosse. « C’était compliqué de débuter par un match contre le pays hôte mais on a su l’emporter (2-1), et, ensuite, tout s’est enchainé positivement, se souvient-elle. Nous avons récolté une victoire dans le 2ème match contre les Pays-Bas (3-1) avant de finir la phase de poule sur un match nul contre la Norvège (3-3). » En demi-finale, les Bleuettes sont venues à bout de l’Espagne (2-0) qui avait sorti les Tricolores quelques mois plus tôt lors de la Coupe du Monde U20 en France. Une « petite revanche car certaines joueuses étaient présentes lors de cette élimination – et nous l’avions en travers de la gorge », dixit Maëlle – avant l’apothéose face à l’Allemagne. Un succès 2-1 au cours duquel Maëlle a même inscrit le but de la victoire (2-1). « Je ne pensais pas du tout marquer ce jour-là, mais plutôt que j’allais sortir en fin de rencontre car j’avais joué tous les matchs de la compétition, sourit-elle. J’étais cuite ! Juste avant le corner qui amène le but, j’avais pris un choc et je récupérais en dehors des limites du terrain. Je voyais mon équipe s’arracher à 10 contre 11 et je ne pouvais pas les laisser comme ça en tant que capitaine. J’ai dit à la kiné et au coach que je pouvais continuer le match. Sur le corner, quand j’ai vu le ballon partir j’ai crié ‘’laisse !!’’ à mon équipière Vicky (Bécho) qui était devant moi et j’ai marqué du bout du pied. En voyant le ballon rentrer, je ne savais plus quoi faire ni quoi penser ; j’ai juste couru vers le banc pour fêter ça avec le groupe et le staff mais le coach nous a dit qu’il restait du temps et qu’il ne fallait rien lâcher. Il avait raison car l’Allemagne a poussé jusqu’au bout mais notre gardienne, Justine Lerond, a tenu la baraque. Je n’oublierai jamais le coup de sifflet final, la joie immense qui s’en est suivie et le moment de soulever la Coupe, c’était énorme ! »

Neuf ans plus tôt, sa capitaine au MHSC, Marion Torrent, avait soulevé le même trophée en Macédoine, après un succès face à l’Angleterre (2-1) en finale. « On avait sorti l'Allemagne en demi, ce qui était un moment très fort, d'autant qu’elles étaient favorites, se souvient Marion. En plus, ça nous permettait de nous qualifier pour la Coupe du Monde U20 la saison suivante. » Régulièrement surclassée (c’était d’ailleurs le cas cette année-là), Marion a multiplié les compétitions internationales chez les jeunes et en compte pas moins de 5 majeures (2 Euros U17, 2 Euros U19 et une Coupe du Monde U20).

Ah la Coupe du Monde ! Deux Montpelliéraines actuelles l’ont remportée l’année du fameux titre des garçons, en 2012 : Marion Romanelli et Sandie Toletti. C’était à Bakou (Azerbaidjan). « Quand on a vu le tirage au sort et la composition du groupe, on pensait que ce serait impossible de sortir des poules, se souvient Sandie. On a démarré par les deux gros morceaux avec les USA et la Corée du Nord. Nous avions fait match nul les deux fois et le dernier match contre la Gambie était décisif pour la qualification. Il fallait qu’on gagne avec beaucoup de buts d’écart. Je me souviens qu'à quelques minutes de la fin nous n'étions pas qualifiées car les USA et la Corée faisaient match nul de leur côté...  et nous on avait réussi à marquer trois buts en dix minutes pour finalement arracher cette qualification (2-10). On n’est vraiment pas passé loin d'être éliminées ce jour-là et finalement on va au bout. » « En quart de finale, on gagne aux tirs au but contre le Nigéria. Sur ce match-là, même si la séance était compliquée, on avait l'impression que rien ne pouvait nous arriver. Ce n'était pas vraiment de la chance car il y avait beaucoup de qualité dans le groupe et dans le contenu de nos matchs mais il y avait ce petit truc en plus qui nous poussait, poursuit Marion Romanelli. Ensuite, on gagne 2-0 contre le Ghana en demi-finale avant de retrouver la Corée du Nord en finale. On fait le même score (1-1) sauf que cette fois-ci, c'est nous qui ouvrons le score. Les Coréennes marquent sur un but hors-jeu ce qui nous avait pas mal frustrées mais, d’un autre côté, ça a mis plus de suspense et on a encore plus savouré la victoire. Le sentiment au coup de sifflet final était fabuleux. Tout le stress accumulé au fil de la séance de tirs au but est parti d'un coup et s’est transformé en une joie indescriptible. Il y avait beaucoup de monde dans le stade et le moment de soulever la coupe était vraiment extraordinaire. »

Un an plus tard, Sandie a remporté l’Euro U19 contre le Pays de Galles avant de disputer la Coupe du Monde U20 en 2014 au Canada. « Ça n'a pas été la même chose qu’avec les U17, déjà parce que ce n'était pas ma première Coupe du Monde, et bien sûr aussi parce que l’issue n'a pas été la même non plus puisque nous avons échoué en demi-finale, raconte Sandie. C'était forcément différent mais c'est déjà bien d'avoir ramené la médaille de bronze même si, évidemment, on aurait voulu plus. Dans ce genre de compétition il faut un brin de chance, nous l'avons eu en U17 mais pas en U20. Ça fait la différence en demi-finale face à l’Allemagne. Avec le recul, j'en garde tout de même de très bons souvenirs car nous avions vraiment une belle équipe. On a vécu des moments forts. »

Ironie de l’histoire, une certaine Lena Petermann figurait dans cette fameuse équipe d’Allemagne qui avait mis fin au rêve de Sandie et de ses troupes. « Cette Coupe du Monde U20 2014 au Canada est sans doute le meilleur souvenir de ma carrière, raconte Lena. J’avais marqué lors du premier match contre les États-Unis, puis lors de cette fameuse demi-finale contre la France. Clarisse (Le Bihan) était également là côté français, poursuit Lena, buteuse lors de la victoire allemande contre le Nigéria. C’était une expérience vraiment incroyable. Quand j’ai soulevé la coupe, je me souviens même plus de ce à quoi je pensais c’était tellement fort. »

L’équipe de France a bien pris sa revanche face aux Allemandes 2 ans plus tard en les battant en quart de finale de la Coupe du Monde U20 2016 (1-0), avec 4 Montpelliéraines dans ses rangs (Karchaoui, Gauvin, Léger et Romanelli), avant de battre le Japon en demi-finale grâce notamment à Marion Romanelli, auteure d’une passe décisive sur le 2ème but tricolore, inscrit en prolongation. La finale a connu une issue moins heureuse avec un revers 3-1 contre la Corée du Nord. « Même si on était un peu dominé en début de partie, on était bien rentré dans le match et on avait ouvert le score assez rapidement, se souvient Valérie Gauvin. Malheureusement, nous avons pris un but assez vite derrière, en contre-attaque, en plus, ce qui nous avait mis un petit doute. En seconde période, nous avions essayé de faire du mieux possible mais je pense que physiquement on était un cran au-dessous de nos adversaires. Nous étions forcément déçues du résultat car on avait battu de grosses équipes pour arriver jusque-là. » ajoute Valérie avant de conclure : « Le bilan était malgré tout très positif. C'était une superbe aventure, sur l’aspect sportif bien sûr, mais aussi sur l’aspect humain. »

Qu’apporte les sélections nationales de jeunes sur et hors du terrain justement ? Nos interlocuteurs, filles et garçons, témoigneront à ce sujet, demain, dans la suite de notre dossier